La dualité versus l’unité

Nous sommes ici pour faire l’expérience de la dualité, à savoir « moi » séparé de tout ce qui ne fait pas partie de ce moi qui prend forme avec l’ego.

Ce n’est que grâce à cette confrontation que l’on apprend ce que nous sommes et que notre richesse prend un nom.

Cette confrontation est représentative de celle qui est vécue dans notre corps par les deux réalités qui y cohabitent, à savoir celle de notre personnalité et celle de notre esprit.

Notre esprit ne peut pas comprendre la dualité puisqu’il n’est qu’unité. Cette dualité n’existe que du point de vue du mental et de l’incapacité de notre âme à s’en désengluer.

On a beau le savoir, le fait de le dire ne remplace pas l’expérience !

La dualité est fortement inscrite en nous, car, malgré notre union intrinsèque, nous vivons dans un monde où tout s’oppose, opposition qui est à la base de la constitution de notre personnalité.

Vous avez beau vouloir vivre en union avec les autres, tôt ou tard se pose la question de votre survie.

Tant que vous n’êtes pas totalement présent à vous, vous ne pouvez l’être pour les autres. Le problème réside dans ce que cela vient poser dans le décor jusqu’à pouvoir s’en émanciper.

Forcément, être totalement présent à soi suppose naturellement, tôt ou tard, une absence à l’autre et ne manque jamais de soulever les deux plus grands sentiments qui entravent le regard d’amour de l’humain sur lui-même, à savoir le jugement et la culpabilité.

Ignoreriez-vous vos propres besoins pour combler ceux des autres ? Serait-ce juste ?

Personnellement, je pense que toutes les étapes sont justes. Cependant, elles nous mènent toutes forcément vers la certitude que l’on est là pour vivre pour soi, et cela en toute légitimité.

On peut le faire égoïstement et inconsciemment et l’on peut aussi vivre pour soi consciemment et en amour infini pour l’autre.

Ce sont deux mondes très différents, mais tout de même expérimentables sur notre terre lorsque le moment est venu.

Une chose est certaine, c’est que nous sommes séparés. La preuve en est que lorsque j’ai faim et que je mange, mon voisin, lui, continue d’avoir faim s’il ne mange pas.

Jusqu’où en suis-je responsable ? Jusqu’où dois-je suivre la raison de ma sagesse qui sait que cette autre personne est moi, en essence ?

Réalité qui, pour ma personnalité, n’est qu’une vue de l’esprit impalpable concrètement.

C’est en gros cela que nos croyances nous inculquent depuis des siècles. A savoir, qu’il faut aimer l’autre autant que soi.

C’est notre incapacité naturelle à répondre à cette demande qui se trouve à la base de notre culpabilité incessante.

Nous avons été créés séparés puisque nous avons des corps distincts, il est donc temps de cesser de penser devoir être unis sinon punis 

 

L‘ego s’est servi, à travers les religions qu’il a fondées, des icônes d’amour qui sont passées sur terre pour se renforcer en proclamant qu’il détenait, à travers son culte de l’être qu’il vénère, l’unicité de l’incarnation de dieu.

Ce fut un moyen, et cela l’est encore, pour certains egos d’utiliser le pouvoir de l’enseignement à des fins personnelles d’emprise sur autrui.

Ceux qui acceptent cette emprise n’ont pas d’autres moyens que d’abdiquer devant leur inconscience de leur essence, de l’amour qui les habite et de la belle mission de responsabilité qu’ils ont, un jour, épousée.

Aveugles, ils sont d’accord de mettre un intermédiaire là où l’appel à l’unicité du lien avec leur esprit fait écho.

Je ne dis pas qu’il faille éviter de croire en communion avec d’autres qui pensent comme soi mais, de grâce, libérez le culte de sa charge culpabilisante qui cloue les êtres dans l’enfer de leur bilan irréel.

D’autre part, croire ensemble ne veut pas dire laisser la croyance se substituer à soi. C’est un partage qui peut être additionnel et non soustrayant.

Les croyances sont les véhicules qui conduisent le mental au lâcher-prise.

Quelles qu’elles soient, revêtez-les avec la conscience que seul vous-même êtes en mesure d’occuper entièrement la place vouée à la réponse.

Vos croyances sont le relais dans l’instant de ce que la vie vous offre comme enseignement pour vous aider à lever le voile de votre condition.

La vie se vit dans le présent, donc veillez à ne pas vouloir incarner un enseignement qui n’est que théorie car dénué de toute possibilité d’être en totale symbiose avec lui.

Par symbiose, j’entends votre aptitude à être cet enseignement à chaque inspir.

Attention cependant à ne pas vous fourvoyer, car être l’enseignement réside justement dans votre exercice à lui donner vie, avec ou momentanément sans succès.

Le but est essentiel, mais l’essence de l’enseignement se cueille à chaque pas que vous faites pour apprendre à l’incarner.

Je souhaite également attirer votre attention sur les enseignements que vous n’êtes pas en mesure de mettre en pratique et que l’humain imagine beaux parce qu’ils semblent inaccessibles.

C’est un peu ambivalent de viser, consciemment ou inconsciemment, un but inatteignable, mais l’ego aime se flatter dans les volutes qui donnent l’impression d’une grande prestance.

Je pense personnellement que l’enseignement est humble et se fond comme un moule pour enrober le cœur qui l’attend.

Aider l’humain ce n’est pas lui envoyer de la poudre aux yeux, lui offrir des mirages qu’il ne peut pas incarner puisqu’étant en déni de la réalité de sa partie humaine donc égotique 

Sous un autre angle, notre ego est aussi entièrement uni dans notre corps.

Il est total, à savoir que lorsqu’il est dit usuellement que c’est le cœur qui prend la parole, ce n’est qu’une façon de parler.

Nous pourrions dire que c’est le cœur de l’ego qui s’exprime puisqu’il est suffisamment en confiance pour le faire.

Lorsque la confiance n’est pas établie, la personnalité suit les mouvances des pensées de son mental qui n’existe que pour la rendre certaine de sa destination.

Le mental est l’avocat du diable qui pousse l’ego jusqu’à sa certitude d’amour pour lui-même. Il devient alors transparent et offre, en l’agrémentant de ses teintes, le flux divin.

La parole du cœur de l’ego est le résultat de son dialogue intérieur, dialogue intérieur nourri par l’enseignement reçu de l’esprit et qui doit inévitablement transiter par le mental de l’ego jusqu’à l’épuration et l’appropriation du message.

C’est, à vrai dire, la plus belle station d’épuration qui soit. Forcément, puisqu’elle n’épure que ce qui est essentiellement déjà épuré.

C’est bien pour cela que l’on parle de rêve et que jamais nous ne pourrons comprendre ce qui pousse la pureté à venir s’expérimenter

 

Vivre dans l’idée de l’unité est aussi très complexe dans nos relations avec les autres.

Essayez d’accepter l’idée que vous êtes, intrinsèquement, la même entité qu’une personne avec qui vous êtes en discordance ou que vous n’appréciez pas spécialement !

Cela est bien entendu vrai pour la part de vous qui est esprit, mais en tout cas pas pour celle qui gère vos pieds.

Vous devez cependant laisser ces deux réalités s’aimer en vous.

Ma façon pour y parvenir est d’éviter, dès que je le peux, mon envie d’invasion du territoire de l’autre et de sa façon de penser tout en restant bien maître de mon propre espace.

Je ne peux ainsi jamais dépasser les limites de ce qui m’appartient et je ne déborde pas sur des terres sur lesquelles je ne suis pas appelée à être. Ceci s’applique aussi intérieurement entre les deux mondes qui m’habitent.

L’extérieur est la réplique exacte de l’intérieur

 

Ne vous est-il jamais arrivé de renier ce que vous pensiez ou ressentiez par peur d’être jugé ?

Nous avons tous de quoi être jugés.

Peut-être que dans certains domaines, vous êtes dans la norme, mais il en est forcément dans lesquels vous êtes en dehors.

Le pire c’est que nous nous taisons lorsque nous sommes hors normes tout en continuant de juger les outsiders lorsque nous nous estimons être dans les clous.

Il faut incarner l’exception que nous sommes, si ce n’est pas ouvertement, au moins en évitant de la renier à voix haute. Vous apprendrez ainsi à cesser de pointer les autres exceptions lorsque vous vous trouverez dans la norme.

Le penchant naturel de l’ego est de faire exactement le contraire de tout cela, car sa mission est de protéger ce qui n’est pas encore abouti donc ce qu’il pense être faible.

La protection met une couche sur l’état de faiblesse, mais ne le guérit pas. Elle introduit un intervalle de temps pour que la maturation s’opère.

Ainsi, lorsque votre conscience est suffisamment mûre pour prendre le dessus à temps, vous restez en lien avec ce que vous êtes, y compris vos faiblesses.

Vous constatez alors que vous êtes le même accueil d’amour pour autrui quel que soit le sujet et votre position intérieure, hors normes ou pas

 

L‘être humain ne pense qu’en fonction de lui-même et de tous les paramètres qui y sont associés. Autant vous dire que nous sommes des mondes ambulants.

De façon imagée, nos personnes sont entourées d’une sphère à l’intérieur de laquelle elles évoluent par expériences en collant des étiquettes « chance », « malchance », « joie », « peine »… et en pensant trop souvent que tout est une question de hasard.

C’est, à mon avis, mettre le pouvoir de notre propre existence en dehors de soi.

Attendre qu’un dieu extérieur fasse son boulot !

L’être humain pense être ouvert aux autres, mais cela n’est vrai en aucun cas : il vit en vase clos avec les répercussions extérieures de son intérieur en chemin vers son être profond.

Au sein de cette sphère qui est son monde ne résonne que lui avec en miroir le dehors qu’il ne voit qu’en fonction du spectre de sa sphère.

Penser voir les choses hors de ce spectre est une illusion qu’il est naturel de vivre un moment, mais il vient un temps où l’expérience mérite un retour à soi pour goûter les fruits récoltés

 

L‘ego ne vibre que de ce qu’il s’approprie, à l’image de la nécessité d’appropriation de l’esprit par le corps.

Il prend connaissance de ce qui se présente à lui. Si le bilan qu’il en fait lui convient, il entame son processus d’identification qui peut être un processus d’acceptation ou de rejet, ce qui revient exactement au même.

La case de la destination, acceptation ou rejet, change, mais l’idée fait bel et bien relais d’un vécu ou d’un désir conscient ou inconscient.

L’extérieur appelle l’intérieur et si l’appel ne trouve pas d’écho, il se dissout