Le rêve et son processus initiatique

Déconnectée de son unique réalité, la personnalité vit parfois son existence en étant dans l’intime conviction qu’elle est seule, abandonnée.

Ce sentiment d’abandon résonne plus justement sous le terme oubli.

Notre oubli est tel qu’il est inconcevable de croire durablement que c’est un rêve.

Imaginez-vous au sein frémissant d’un rêve nocturne, pensez-vous pouvoir facilement, tout en dormant, accepter l’idée que la réalité que vous vivez n’est qu’un rêve ?

Et pourtant, vous n’êtes qu’à deux yeux ouverts, ou fermés, de votre autre réalité.

Ne sommes-nous pas également à un œil de notre réalité éveillée ?

 

Le choix de nos familles n’est en rien laissé au hasard.

Il répond à un besoin personnel de l’âme et, de même, à un appel d’un plus grand ensemble qui vibre du même besoin de réponse.

Imaginons donc une famille dont les membres meurent de génération en génération très jeunes et de façon tragique. Ce mal entrave, depuis longtemps, la liberté mentale de ses membres qui vivent la peur au ventre que le malheur se reproduise.

Lorsqu’un membre de ce groupe réussit à aborder ce problème transgénérationnel récalcitrant en déployant une énergie d’émancipation, il aide tous ceux qui en ont besoin.

Cependant, pour ce faire, il doit endosser entièrement cette peur et lui donner vie en lui pour s’en libérer.

On ne peut se libérer de quelque chose qu’en l’assimilant et en l’intégrant totalement, à l’image de l’humain qui ne peut être libre qu’en embrassant entièrement sa condition humaine.

Il faut savoir reconnaître notre participation à notre évolution conjointe à travers nos individualités qui nous permettent de la matérialiser.

Vous allez me demander pourquoi ces personnes ont besoin d’affronter ces épreuves, pourquoi la vie ne les en émancipe-t-elle pas d’emblée ?

Tout simplement parce que sinon cela reviendrait au même que l’aventurier qui appelle son esprit en lui demandant d’avancer, le temps des difficultés rencontrées, en fonction de sa réalité non incarnée.

C’est un renoncement que l’âme vit comme un échec et s’attelle tôt ou tard à retrouver pour y apposer sa réussite.

Pouvez-vous comprendre l’acte d’amour que vous avez posé en revêtant vos charges afin d’en libérer autrui aussi bien que vous-même ?

Vous vous scrutez souvent d’un mauvais œil en repérant vos défauts et en vous en blâmant.

Seriez-vous en mesure de les aborder différemment en sachant que le cadre choisi, à savoir votre corps et ce qui s’ensuit, est voulu exactement tel qu’il est pour des raisons d’élévation et non de rabaissement ?

Aimez-vous tel que vous êtes ainsi vous aimerez l’humanité toute entière.

C’est uniquement comme cela que vous remplissez votre rôle d’aide dont vous vous sentez responsable jusque dans vos tripes.

Vous ne pouvez pas aider quelqu’un d’autre d’une meilleure manière que de vous aider vous-même, jusqu’au bout 

 

Gardez bien en tête que chaque âme a choisi de se détacher de dieu pour répondre à son amour de l’humain.

Rappelez-vous que ceci est le but initial, quoi qu’il se passe ensuite.

L’âme s’enfonce dans ce choix et peut aller très, très loin suivant ce qu’elle expérimente.

A mon avis, notre humanité est allée aux confins de ce qu’elle pouvait explorer en opposition avec ce qu’elle est 

 

Tout simulacre est impossible.

S’aimer sans aucun faux-semblant, tel que l’on est, à savoir imparfait, s’appelle la sagesse.

Elle est l’unique ingrédient pouvant apporter le salut à l’âme qui, enfin, sait qu’elle n’a rien à changer pour être ce qu’elle est, pur amour 

 

L’âme ne peut nier ses lourdeurs qui ne sont pas inscrites en elle par hasard et l’empêchent de s’accepter.

Les vies qu’elle visite la marquent de faits savamment orchestrés pour l’amener à expérimenter ce pourquoi elle existe séparée de son esprit.

Les passages difficiles sont indéniablement des richesses un jour ou l’autre.

Je ne peux pas aller plus loin dans les réponses au pourquoi de l’incarnation et je pense personnellement que cet arrêt du questionnement est un juste abandon, essentiel, qui nous permet de dépasser suffisamment notre condition pour nous rejoindre au-delà d’elle.

J’ai lu un jour quelque part qu’une seconde de notre réalité est une éternité dans le monde de nos esprits.

Ainsi, une seconde d’abandon du pourquoi est une promesse de son absence pour l’éternité 

 

N’oubliez jamais que toute âme est un jour endormie et que c’est cela qui promet l’éveil.

Vous, qui êtes peut-être en phase d’éveil, gardez toujours l’indulgence en votre cœur pour celles et ceux qui dorment encore, comme vous, un jour que vous associez au passé, mais dont la réalité ne fleurira que lorsqu’il sera éternellement présent en vous.

Traitez les autres avec la même bienveillance et le même respect que vous souhaitez, dans le creux de votre cœur, que l’on vous accorde …